Manuel Cousin, actuellement 22ème sur le Vendée globe 2020 est partagé entre le bonheur de naviguer dans le Pacifique Sud et l’impatience d’en sortir. Les conditions de mer et de vent sont encore « casse-bateaux » et Manu vise la sécurité avant tout pour pouvoir terminer son Vendée Globe.
Un mer hyper dure
« J’en ai tellement rêvé d’être là ! J’essaie d’en profiter même si j’avoue qu’on a hâte de sortir de ces mers du sud, de prendre la porte du cap Horn. De voir les copains qui l’ont déjà passé, ça donne envie ! On commence à en avoir assez ! Je ne m’attendais pas à ça, je rêvais de grandes houles. Je viens de refaire un empannage pour essayer d’avoir des conditions un peu moins pires. La mer est hyper dure, c’est n’importe quoi. On est obligé de réduire la vitesse parce que le bateau retombe dans les vagues avec fracas. La mer est courte et très mauvaise. Il faut éviter de tout casser. »
Une semaine avant le Horn
« Cela gâche un peu le plaisir pour être honnête. C’est bon maintenant, on a vu, on a compris, il me tarde d’en sortir. Je serre les fesses car j’ai toujours mes fissures sur le safran. J’ai parfois mal pour le bateau. Ce n’est pas simple à vivre mais il nous reste grosso modo une petite semaine pour parer le Horn avec un bateau indemne.
Je ne suis pas loin du Point Nemo, je sais que je suis loin de tout donc il ne faut pas faire n’importe quoi. C’est dingue de se dire qu’on est au milieu de nulle part quand on dé-zoome la carte ! Cela fait tout bizarre d’être loin de tout, d’être plus près des astronautes que de la terre. C’est curieux ! »
Pas vu la terre depuis Les Sables d’Olonne
« On a l’impression d’être dans un autre espace-temps. C’est à la fois majestueux, mais cela peut faire peur aussi par cette immensité d’eau. Je n’ai pas vu de terre depuis longtemps. Je ne me rappelle même plus de la dernière terre que j’ai vue. Je crois bien que c’est Les Sables d’Olonne. On oublie en fait, c’est tellement loin maintenant.
J’avoue que depuis une semaine ou deux, c’est compliqué le rythme à bord. J’ai pour habitude de garder un rythme bien séquencé avec les repas en heure TU. Je me sens très décalé, les nuits sont très courtes, je saute un repas, je sais ce n’est pas terrible, mais je ne m’attendais pas à ça. Cela fait partie des choses qui m’ont perturbée. Rien de grave mais pour le sommeil ce n’est pas simple. »
Un décalage horaire qui se fait sentir
« Je pensais plus souffrir du froid, et en fait je le vis bien. C’est plus le décalage horaire qui m’a surpris. Je fais gaffe à moi, je me change, cela fait partie de mon bien-être. Je mets mes cirés à chaque fois pour aller manœuvrer, l’idée c’est de garder un intérieur sec et vivable. »