Alors qu’il navigue en direction du Cap Horn, Manuel cousin revient sur l’épisode difficile lié au bug de son pilote, et qui a occasionné pas mal de dégâts sur Groupe Sétin.
Arrêt brutal du pilote
« Je naviguais à l’arrière d’une dépression avec environ 6 mètres de creux quand mon pilote a eu la mauvaise idée de choisir ce moment pour se mettre en alarme et se couper alors qu’il était en mode vent…Je passe donc sur le pilote de secours et pour une raison encore inexpliquée, le pilote de secours reprend la barre et abat en grand. Il tire la barre dans le coin d’un seul coup ! Pas le temps de réagir…«
« Le bateau part à l’abatée dans un fracas énorme !!! Le bateau est à plat sur l’eau, quille à l’envers, matossage…Bref, la totale…On connaî le mode d’emploi pour rétablir la situation…Choquer les écoutes, la bastaque, remonter la quille… Mais là les conditions sont vraiment mauvaises et je n’ai plus de pilote car le principal est en défaut et le secours fait n’importe quoi ! Seule solution pour essayer de retrouver un pilote valide…aller à l’intérieur pour éteindre et rallumer le pilote 1″.
« Faire un reset en fait, mais pour ça il me faut une dizaine de seconde sans pilote et sans tenir la barre car la manipulation ne peut se faire que de l’intérieur….J’essaie d’équilibrer le bateau en choquant au max les écoutes, je saute à l’intérieur pour faire la manipulation mais je n’ai pas le temps de ressortir pour reprendre la barre que le bateau repart à l’abatée dans l’autre sens et là, la bôme qui est longue sur mon bateau ne trouve pas mieux de choper au passage la bastaque au vent pour l’emmener dans un nouveau fracas avec elle. Le bateau est à nouveau couché sur l’eau mais la bastaque ce coup-ci sous l’eau est prisonnière de la bôme ….«
Bastaque à l’eau
« Je n’ai donc plus rien pour tenir mon mât !! Il ne tient que par les barres de flèches poussantes que je regarde avec effroi en espérant que ça tienne le temps de ramener le bateau dans une position un peu plus standard…Heureusement, la bastaque se défait quand la bôme repasse de l’autre côté. Je peux donc tenir le mât toujours en bonne position. Le pilote 1 repart et je rétabli la situation …Je peux vous assurer que ce sont des minutes bien longues et pas drôle à vivre…«
Etat des lieux
« Il est temps de faire l’état des lieux des dégâts…Le bruit est tellement énorme et les chocs tellement violents que l’on a l’impression que tout à explosé…Et même si il y a quelques dégâts , on s’en sort pas mal au vu de ce qui s’est passé… J’ai la GV déchirée sur un rectangle de 70X50cm …Elle est arrivée en butée sur le bout de la barre de flèche et a poinçonnée, un chariot de GV à changer car la barre de flèche s’est arraché de son logement et une déchirure de 70 CM sur mon J3 que je venais heureusement de dérouler pour remplacer mon petit gennack car le vent était encore monté. Après inspection, pour l’instant je n’ai rien détecté de plus….
Route au Nord
« J’ai donc décidé de faire cap au nord ou la météo prévoyait heureusement quelques heures d’accalmie qui devait me permettre de réparer mais il ne fallait pas perdre de temps…Grâce aux conseils de Rémi Aubrun (All purpose) et aux matériaux embarqués avant le départ , j’ai pu assez rapidement effectuer la réparation de la GV en me cousant une fois la voile, une fois les doigts…Exercice pas simple a effectuer avec la houle qui restait forte même si le vent s’était un peu calmé , puis changement du chariot de mât , remise en place de la latte. J’ai rentré le J3 à l’intérieur et hissé le tourmentin en attendant et j’ai pu reprendre ma route après une bonne journée de boulot intense…«
« Encore un épisode tendu, après celui de mes safrans…(pas d’évolution négative mais ils restent sous haute surveillance)…J’avoue qu’il me tarde maintenant de voir le tant convoité Cap Horn en espérant que mon pilote n’ai pas d’autres mauvaises intentions comme celle d’hier….«
« Je profite pour remercier mon équipe pour son soutien et toutes les personnes qui m’ont envoyé des messages tous plus sympa les uns que les autres… Je vous souhaite à tous un bon weekend, peut-être un peu moins mouvementé que le mien !«