A moins d’un mois de son premier Vendée Globe sur Groupe Sétin, Manuel Cousin reste serein sur sa préparation. Le bateau a fait l’objet d’une dernière vérification en septembre lors d’une sortie d’eau. Les systèmes de communication embarqués sont opérationnels, et une éolienne de secours vient d’être ajoutée. Les voiles neuves sont installées. Le bateau est prêt et le skipper a conscience que sa préparation physique et mentale peut faire la différence.
3 ans de préparation et 40 000 milles parcourus
En 3 ans, Manuel Cousin a parcouru plus de 40 000 milles sur Groupe SÉTIN et s’est construit une solide imagerie mentale.
Mercredi 14 octobre 2020
« Le bateau est prêt depuis quelques temps déjà. J’ai une équipe technique qui a bien travaillé. Tout ce qui a été réalisé en travail de fiabilisation sur le bateau a été fait en vue du Vendée Globe. Ce n’est pas un projet que l’on prépare au dernier moment. On y pense et on y travaille depuis l’achat du bateau. On sait que ce sont parfois les petits détails qui font la différence. » précise le skipper.
« J’ai mis à profit ces 40 000 milles pour me préparer mentalement. J’ai une dizaine de transats sur ce bateau. Ca permet de se préparer au sommeil fractionné et d’avoir un mental fort dans des conditions musclées ou à l’inverse, dans le petit temps. En tant que bizuth du Vendée Globe, je mesure aujourd’hui l’importance d’avoir couru toutes les courses du Championnat du monde IMOCA. J’ai acquis une grande confiance en mon bateau et j’ai pris conscience de mes limites physiques. La partie découverte, c’est aussi ce que je vais chercher, repousser mes limites. » ajoute Manuel.
Gérer la dépense physique
« Le physique va être mis à rude épreuve. On évolue dans un espace très restreint. Ce sont trois mois d’efforts intensifs dans des conditions souvent très inconfortables. Donc il est important de se muscler pour ne pas se blesser, et puis aussi pour être en forme physique sur le long terme. Le cardio est très sollicité sur le bateau, à la colonne de winchs, durant le matossage par exemple. La débauche d’énergie va être complètement différente selon le vent et les conditions de mer.
On va avoir avec des périodes où il fera très chaud et où effectivement l’alimentation sera différente du grand Sud. Pour cette longue période de froid, j’ai travaillé avec une diététicienne qui m’a orienté vers des aliments spécifiques pour une dépense d’énergie sur le long terme. »
Viser le Top 5 des bateaux à dérive droite
« On sait qu’avec un bateau comme le nôtre on va mettre plus ou moins cent jours, donc il va falloir aller au bout. En tout cas, on a travaillé dans ce sens. C’est là où la gestion homme- bateau va être vraiment importante. Mon bateau a déjà fait quatre tours du monde, dont deux Vendée Globe et c’est l’un des plus fiables. Je le connais parfaitement. J’ai pour objectif de le placer dans le Top 5 des bateaux à dérives et je me suis fixé moins de 100 jours pour y parvenir. C’est un challenge car le précédent record est légèrement supérieur. »
C’est mon premier Vendée Globe, donc il y a toute une partie découverte. C’est aussi ça que je vais chercher finalement, savoir de quoi je suis capable, comment je vais gérer ça. Même si la préparation est optimale, je pense que je vais apprendre à me connaître mieux encore. J’espère me surprendre, et dans le bon sens !