Organisée pour la première fois en 2016, annulée en 2020 à cause de la pandémie de Covid19, cette course transatlantique relie New York, la ville emblématique de la côte est des États-Unis, aux Sables-d’Olonne.

Manuel Cousin et son équipe ont quitté les Sables d’Olonne le 6 mai dernier afin de convoyer leur IMOCA Coup de pouce jusqu’à New York ! Une très bonne ambiance à bord, beaucoup d’émotion et d’envie de rallier la mythique cité américaine. Particulièrement pour Jules et Malo, préparateurs au sein du team, pour qui ce fût la première transat ! Et pas des moindres, la météo, assez costaud les deux premiers jours, a finalement été clémente tout au long de la traversée et l’arrivée sur New York juste magique !
« Nous avons commencé à apercevoir les gratte-ciel de Manhattan assez loin, c’est une vue incroyable après 15 jours de mer, c’est dingue de se retrouver ici, de passer au pied de la statue de la liberté et de s’amarrer devant ces immenses tours ! ».

Les 4 marins de Coup de pouce, Manu, Olivier, Jules et Malo ont posé pied à terre à Brooklyn Marina, accueilli par Christine et Mathieu Fonteneau, des Brioches Fonteneau partenaire du bateau, ainsi que de Sandrine, team manager de l’équipe et de Paul assistant logisticien, afin de préparer la course New York Vendée Les Sables de Manuel après une journée de repos. Le bateau était déjà bien préparé avant de partir des Sables mais révision obligée suite au convoyage.

Mais il n’y a pas que le départ de la New York Vendée qui attend notre équipe ! Des runs de vitesse sont organisés en baie de Manhattan pour les IMOCA 🗽✨ Une course contre la montre sur 1 mille (1,8km), un départ, une ligne droite et une arrivée, le jeu est simple, le vainqueur sera celui qui aura réalisé le meilleur chrono. La flotte est répartie en 4 pools, Manu et son équipe, Christine et Mathieu Fonteneau également à bord, sont motivés plus que jamais ! Top départ pour Coup de pouce qui évolue dans le petit temps annoncé, parfait pour le bateau. A bord, c’est juste incroyable, le bateau file dans ses lignes et glisse sur l’eau comme jamais, saluant la statue de la liberté ! Coup de pouce terminera 1er de sa pool et 2ème du classement général ! Les étoiles se sont alignées ce jour là et comme l’a dit Manuel ‘C’était amazing !!! ».

« Etre à New York avec l’équipe et nos partenaires, Gaëlle Giffard et son mari Franz, Patrick et Valérie Gelencser nous ont rejoints également, naviguer ici, faire découvrir notre sport aux américains a été une expérience formidable. Neuf jours intenses pour nous tous, nous en garderons un souvenir extraordinaire, un rêve américain ! »

Manuel quitte New York la veille du départ de la course !
En effet, les skippers ont dit aurevoir à New York le 28 mai afin d’aller prendre le départ de la course le 29 mai à 14H très au large de la côté américaine. C’est à environ 100 milles au large que tous les IMOCA se sont retrouvés, seuls, de façon inédite, pour prendre leur départ afin d’éviter le trafic intense maritime et surtout les baleines nombreuses en cette période.

Très beau départ pour Manuel ! C’est parti, cap sur les Sables d’Olonne !
Au bout de 48H, la météo s’avère très capricieuse avec un ciel très noir et orageux; Un vrai pot au noir ralentissant la flotte et la divisant. Manuel communique avec la course par vidéo et annonce un phénomène impensable, il vient de faire un 360° avec le bateau sous une mini tornade !
Mais ça n’est pas tout, le lendemain les orages s’enchainent sur zone, et la foudre vient frappé le mât de Coup de pouce. Manuel se mobilise immédiatement pour constater les dégâts, heureusement tout n’est pas touché côté électronique. Seulement ses deux pilotes ont subi une avarie. Naviguer sans pilote, ça veut dire rester à la barre 24H/24, or c’est infaisable. Manuel regorge d’ingéniosité et met en place deux gros élastiques pour maintenir sa barre et avance à toute petite vitesse, le temps de réparer un de ses deux pilotes. Et ça marche ! Manuel mettra une douzaine d’heure à réparer et repartira plus motivé que jamais !

La remontada ! Il passe alors de dernier à 14ème, rattrapant la flotte des IMOCA à dérives.
Le pilote réparé tient, Manuel peut alors se concentrer sur sa course. Mais la météo reste très compliquée, les fichiers que télécharge Manuel n’expriment pas du tout la réalité et il est bien difficile de faire sa route. Tous les skippers constatent le même phénomène. La course va être plus longue que prévu !

Manuel a franchi la ligne d’arrivée le jeudi 13 juin à 19 heures et 31 minutes !
Il a parcouru 3 632.21 milles à la vitesse moyenne de 8,82 nds.

SA RÉACTION À CHAUD : (extrait du site de la course New York Vendée)
« Ce n’est pas banal de prendre la foudre. Ça ne m’était jamais arrivé auparavant alors que ça commence à faire quelques transats que je fais ! Ça a vraiment été un truc incroyable En fait, j’étais en train d’appeler ma femme. Le ciel était orageux, ça a fait un éclair et un coup de tonnerre. Tout de suite, je n’ai plus eu d’électricité, le pilote s’est arrêté…. J’ai senti que c’était problématique. De plus, ça a engendré d’autres problèmes. Ça a été bien compliqué. J’ai eu 24 heures lors desquelles j’ai réussi à tenir ma barre avec un système d’élastique et, finalement, à faire route, même à vitesse réduite, puisque j’ai réussi à faire 150 milles dans la nuit pendant que ma strat’ séchait. Je pense que ça m’a sauvé ma course. Le lendemain, je suis reparti, plus énervé que jamais. Je n’avais pas envie de laisser partir les copains mais plutôt de rejouer avec eux. Bien m’en a pris parce que je me suis bien fait plaisir ensuite.

D’une manière générale, ç’a été très compliqué. J’ai beaucoup hésité, au niveau de l’anticyclone, à aller faire vraiment le grand tour par le nord. J’ai failli le faire mais je n’ai pas eu le courage. Peut-être que j’aurais dû mais avec des si… J’ai tenté une route médiane mais je crois que rien ne marchait. Nord, sud, milieu : ça ne voulait pas. C’était la pétole complète. J’ai rarement eu autant de jours sans vent à la suite. Nerveusement, c’était fatigant. Beaucoup plus que si le bateau avait fait route sous pilote. La fin de course a été géniale. La dernière nuit a été un peu « bourrin » mais on s’est fait plaisir. Après des jours et des jours passés au ralenti, on était tous à fond ! C’était très serré et j’ai été agréablement surpris de voir tout le monde arriver si groupé. Scott Shawyer est arrivé seulement quelques minutes avant moi et Oliver Herr juste derrière. C’est de bon augure pour le prochain Vendée Globe. Je pense qu’il va y avoir un bon groupe et qu’on va bien se tirer la bourre. Cette transat a, par ailleurs, permis de valider tous les travaux qui ont été faits sur le bateau. Tous les choix qu’on a fait me plaisent. Ça me donne envie de voir plus loin et ça c’est chouette ! »