La course Retour à la Base est la dernière épreuve phare de la saison 2023 des IMOCA.
Cette compétition, qui relie la Guadeloupe à Lorient en France, est une occasion unique pour les marins de se mesurer une dernière fois avant la trêve hivernale.
Cette transatlantique en solitaire est qualificative pour le Vendée Globe 2024. Aussi, Manuel Cousin abordera cette course avec une volonté sans faille après seulement 6 jours de pause en Martinique depuis l’arrivée de la Transat Jacques Vabre.
32 sacs et 736 kg de fèves de cacao martiniquaises transportés à la voile par les IMOCA lors de cette transat !
Manu a, comme les autres skippers, mis à bord de son IMOCA un sac de 23 kilos de fèves de cacao de la Martinique à destination de grands chocolatiers lorientais. Quelques 400 tablettes de chocolat seront fabriquées pour Pâques et les skippers auront droit bien entendu à quelques douceurs chocolatées !
Manuel Cousin est venu à bout de son aventure ce mercredi matin à 4h53. Le skipper de Coup de Pouce-Giffard Manutention a bouclé la course à l’issue de 12 jours 11 heures 53 minutes de mer, après avoir parcouru 4 202,57 milles à une vitesse moyenne de 14,01 nœuds. S’il n’a pas été épargné par les galères, ‘Manu’ a pu gagner une expérience précieuse avant de se projeter avec enthousiasme vers son 2e Vendée Globe, la saison prochaine.
Il a fallu attendre lundi dernier, le 4 décembre, pour avoir des nouvelles de Manuel Cousin. Le skipper s’en excusait presque : « Je ne vous ai pas donné beaucoup de nouvelles par écrit parce que ça n’a pas été de tout repos jusqu’ici ». Et ‘Manu’ de citer la « phrase connue de Michel Desjoyeaux », qui disait que le Vendée Globe, « c’est une emmerde par jour à gérer ». Dans un long message, il a ensuite énuméré tous ses soucis.
PLUS FORT QUE LES GALÈRES !
Il y a eu le porte-fusible qui gère la partie électrique de son ordinateur qui a cramé et la connectique de ce même ordinateur qui s’est desserrée avec les chocs et les vibrations. Un boîtier de latte de grand-voile et sa liaison au chariot de mât se sont aussi cassés. Et puis cette fuite d’eau, au niveau de la trappe arrière, avec environ 150 litres à écoper à la fin d’une nuit… Manuel Cousin préfère en sourire : « Pour ceux qui ont déjà regardé Fort Boyard à la télé, ça aurait pu prêter à rire si ce n’était pas aussi galère ».
Le Vendéen d’adoption, déjà un tour du monde au compteur, possède toutefois l’expérience nécessaire pour savoir faire le dos rond et tenir bon. Une sagesse et une connaissance de son bateau qui lui ont longtemps permis de batailler avec le groupe des autres bateaux à dérives. Mais une zone de pétole dans laquelle il s’est retrouvé englué samedi dernier lui a finalement fait décrocher le train face à ses concurrents directs. Il n’empêche, accroché à la 25e place durant sa longue traversée de l’Atlantique d’Ouest en Est, il sera parvenu à conserver sa position jusqu’à la fin. Une belle régularité et un sans faute pour celui qui terminait 23e de la Rolex Fastnet Race l’été dernier et 25e de la Transat Jacques Vabre plus tôt dans l’année. Une résistance et une régularité à toute épreuve, qui ne sont que de bon augure pour son deuxième Vendée Globe dans moins d’un an !
IL A DIT :
« J’ai fait un vrac monumental à la fin ! On setirait la bourre avec Guirec, je bricolais à l’intérieur et j’ai pris une rafale à 45 nœuds. Le bateau est parti en survitesse alors que j’avais réduit.Je pense que j’étais à plus de 30 nœuds et je suis parti à l’abattée. Mais je n’ai rien cassé, Guirec m’a appelé et Jacques Caraës aussi. La course n’a pas été facile dans son ensemble. On est cramé, ça tire un peu de partout. Au départ, je ne m’attendais pas à avoir du près aussi soutenu, aussi costaud. Remonter les alizés ce n’est jamais une partie de plaisir mais c’était tonique. Et puis on a chopé la première dépression et on a toujours eu du vent, entre 25 et 35 nœuds et c’est ce qui est fatiguant. Ça tape fort, il faut régler tout le temps les voiles et c’est rapide… Bravo aux premiers, bravo à Yoann qui a été hyper rapide. Finalement, ça a été les premiers jours où j’ai eu des ennuis. J’ai fait une sieste de 20 minutes et au réveil il n’y avait plus d’ordinateur et c’était stressant. Ce n’était pas la batterie mais un fusible qui avait cramé. Ce sont des petites bêtises mais qui font monter le stress. J’ai aussi pété un chariot de grand-voile et j’ai eu une entrée d’eau aussi à l’arrière. Je m’en sors bien ! C’est le bateau avec lequel j’ai fait le Vendée Globe mais il est totalement différent. J’ai vu tout ce qu’on a pu faire dessus et je suis super content. Le bateau va bien et avec ce qu’on va faire cet hiver, ça va être bien. Avec les bateaux à dérives, on arrive à se tirer la bourre et c’est bien. C’est une autre « course dans la course » et on peut se faire plaisir ! »